12/08/15 - Etang de Wolianow.

Arrivee avant-hier apres quelques detours : crevaison, cueillette de prunes, manche, achat de pieces de velo, et quelques difficultes a trouver Uwe, qui m'a rejoint a Kopaniec pour m'accompagner quelque temps et, etant plus rapide en moto que moi a velo, a cherche un endroit pour camper tranquilles (du cote de l'etang que je ne connaissais pas).

Hier, j'ai decide d'essayer de ne rien faire du tout, sinon me baigner quand j'ai chaud, boire, manger et "faire la vaisselle" (ce quie revient a se baigner avec des pots). Uwe a bricole un "rocket stove" avec une conserve trouvee sur la berge (le recyclage n'est ici pas aussi bien organise qu'en Allemagne), moyennement efficace mais suffisant pour une petite compote 100%autosuffisante (puisque concoctee avec les prunes trouvees en chemin). Ce matin, chacun construit un meilleur modele a sa facon : Uwe avec cette fois trois boites, et moi en galets, briques et terre trouves par la. la terre est sableuse, pourtant le poele tire tellement bien qu'a lq premiere mise a feu, une brique eclate !. Et en une minute, l'eau du cafe bout. Sur celui d'Uwe, nous cuisinons une soupe pas mauvaise du tout, et, grand luxe, presque sans fumee (donc sans suie, donc demandant beaucoup moins de nettoyage).

Nous vivons a demi-nus, seuls, et l'eau est la pour nous rafraichir a intervalles reguliers. Malgre le calme, les commerces, de l'autre cote de l'etang, sont a dix minutes en velo. je pourrais rester ici un ete entier.

Que dire du sejour a Kopaniec... Apres une permiere crise de confiance face aux difficultes liees a un flagrant manque d'organisation de l'atelier, je trouve mes marques entre jardinage et un peu d'aide a Dana pour nettoyer les chambres d'hotes, a Norbert pour peindre quelques nouvelles constructions. RIen de bien nouveau ni enthousiasmant mais un bel accueil, et des tas de gens, amis ou clients, sympas. Je rencontre Alycja, hippie et "sage-femme" (gentille sorciere), la cinquantaine depassee, et Edyta, qui joue merveilleusement de la flute a bec. Du coup, je lui donne une des miennes, et elle m'apprend des morceaux que je reproduis sur le Whistle.

Et puis Asha et Wiashek, membres d'une guilde de fans du moyen-age, qui passent des vacances en vivant comme au 13e siecle dans le hameau sorti de l'esprit peut-etre deja derange, mais creatif de Norbert, depuis diagnostique bipolaire.

Un lieu, beau par ceux qui l'ont construit et le construisent toujours, et par ceux qui, de facon temporaire ou permanente, l'habitent.

14/08/15 - Janowice Wielkie, chez Mirek et Dieuwke

Bel accueil de mes anciens hotes : nous offrons quelques bieres, sommes invites a manger et dormir. Apres le petit-dejeuner, nous (je, surtout) donnons un coup de main. mirek et Dieuwke sont de tels puits d'experience qu'Uwe en reviendrait presque sur sa decision de ne plus Wwoofer

15/08/15 - Assomption

Apres avoir quitte Pure Poland en pleine chaleur, poussee par mon enthousiasme, je monte jusqu' la basilique de Kzreszow. La, c'est la foire, litteralement. La moitie de la Pologne se trouve la en pelerinage, et, ne sachant plus bien quoi faire d'autre, se goinfre de glaces et paie aux gamins tours de manege et gadgets ephemeres, sans oublier des CDs de flute de pan vendus par un Indien... Ma flute a moi, cependant, n'attire pas les foules et, decidant qu'en Pologne, le catho est radin, ou peut-etre qu'ici, c'est trop beauf ou trop bruyant, je visite la basilique (non sans avoir accepte un chale et un regard desaprobateur a l'entree). Elle est en parfait etat, pleine de monde, et equipee de cierges electriques informatises (0,50 a 5 Zl., ils restent sans doute plus ou moins longtemps allumes, selon le montant du don) et d'une belle camera de videosurveillance en demi-sphere.

Mouais... Je fuis par-dela deux cols et, dans une banlieue de Walbrzych, alors que le vent se leve, Uwe m'appelle. Sous les coups de tonnerre qui tombent pas loin (mais sans trop de pluie), il me conduit au-dessus de la ville, et nous montons la tente.

16/08/15 - Lac de Mietkow

Bonne manche hier, environ 60 Zl soit 15 euros. Ca ne suffira cependant pas pour Wroclaw . La ville ! Je n'aime pas ca et ca me coute cher, mais c'est la ville natale du pere d'Uwe...

19/08/15

Deux petites heures de campagne, un avant-gout d'urbanisation, puis ce non-lieu que l'on trouve a l'entree de presque toutes les grandes villes d'Europe : une autoroute urbaine bordee des memes grands magasins que partout ailleurs, un pour la bouffe, d'autres pour l'habillement, l'habituel cube bleu, des magasins de bricolage franco-allemands... Il faut un bon quart d'heure pour traverser legalement la route au feu, et les Polonais s'y tiennent, au point de ne pas regarder du tout la route avant de traverser, juste le petit bonhomme vert. La ville, le monde globalise, est un organisme, et fonctionne tant que nous nous comportons comme ses cellules.

L'enfer traverse, j'entre au centre-ville, qui est joli, qui ressemble a Lyon ou Mayence. Uwe a trouve une auberge, me traine au restaurant, bref, nous faisons du tourisme. Nos voisines du dessus a l'auberge, Leng et Pauline, sont francaises et nous discutons de choses et d'autres.

Le lendemain, je perds mes clefs de velo et Uwe les retrouve en plein ville ! Alors j'utilise ma carte bleue qui me donne des sous magiques pour l'inviter a diner, et j'en profite pour faire reparer Monsieur Velo, dans un atelier qu'on ne trouve que si on vous en donne l'adresse, juste un type dans un immeuble, qui descend quand je sonne a l'interphone, embarque mon velo en me disant de revenir dans deux heures. Puis il tente de me dire que mon velo est vieux et bricole, ce que je sais, et rigole un peu de mes adaptations. Avec le recul je me demande s'il n'a pas essaye de me prevenir que ma jante ne tiendrait pas tellement plus longtemps... Bref, mes deux hommes a peu pres satisfaits, je lache un peu prise et arrete de raler interieurement sur cette etape urbaine.

Puis, au matin, je dis au revoir a Uwe, part... Quelques detours pour sortir de la ville, puis, peu a peu, la vie se calme, les vieux sont a pieds ou a velo, et je dessine un chemin sur la carte, hors des routes principales, vers un etang ou, peut-etre, je ferai etape.