• C'est décidé. Premières étapes : un jour ou deux chez ma marraine à Aix-les-Bains, quelques jours près de Lausanne chez des amis, puis direction mon premier lieu de HelpXchange, à Ahrbrück en Allemagne. Mais d'abord j'ai 180 km à faire demain et Lundi pour aller à Aix. On y croit.


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  •  106 : La classe idéologique-totalitaire au pouvoir est le pouvoir d’un monde renversé : plus elle est forte, plus elle affirme qu’elle n’existe pas, et sa force lui sert d’abord à affirmer son inexistence.

    G. Debord, La société du spectacle,These 106

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  • Suis dans la banlieue de Nantes depuis trois jours. La Chapelle-Heulin, chez un sculpteur rencontré lors de mon voyage à vélo jusqu'à Notre-Dame des Landes. Ca fait deux jours que je me fais plâtrer dans tous les sens, mais il a promis que c'était fini. Ces trucs ne sont pas désagréables à la pose, mais l'enlèvement du plâtre en cours de prise est plus un arrachage... Enfin, suis nourrie logée et blanchie, peut-être payée, et au passage je l'aide à faire des papiers et ai donné deux séances d'apprentissage de la natation. Il se débrouille pas mal...

    Demain retour à la zone autonome définitive (on y croit), dont on me dit qu'elle se porte moyennement. À voir par soi-même, les ragots vont bon train.

    Lus : Le fils de Georges Simenon

    Le Très-Bas de Christian Bobin

    Joué : un peu de Tin Whistle, à l'orientale. Pas encore ça mais la progression est rapide. Vendredi soir étais chez un ami d'amie membre d'une asso de musique et danses traditionnelles, qui joue aussi de la flûite irlandaise. Je n'ai pas eu le temps de prendre un cours mais ça m'a remotivée.

    Ai mis deux jours pour venir, en partie en voitures et en partie en camion. Les conditions de travail des routiers donnent une assez bonne image de la situation des différents pays dans la crise, correspondant à peu près à cette carte, en tous cas sur le palmarès France-Espagne-Portugal. C. le Français est bien dans sa peau, a une belle maison et l'intention de prendre un autre boulot : il fait ça pour l'argent, pour finir de payer ses crédits et ses travaux. Il rentre tous les week-ends chez lui et me propose de m'emmener en Italie un lundi de mon choix, et nous gardons contact (Salut, si tu lis ça!). J-M l'Espagnol ne rentre qu'un week-end sur deux, est mal payé, mais le chômage en Espagne lui interdit de protester. Je n'ai pas beaucoup parlé avec P. le Portugais (barrière de la langue oblige), mais il travaille le samedi, ne rentre pas souvent chez lui, pour pas longtemps, et a l'air marqué par la vie. Les dents, ça parle quand on veut savoir si les gens sont pauvres. J'ai un peu peur quand ses yeux se ferment doucement, mais les bips du système de sécurité du camion le maintiennent éveillé. 

    Après mon séjour près de Vigneux, descente prévue en Aveyron dans un collectif alternatif (tif tif). Premier février manif contre la loi espagnole sur l'avortement à Rennes. Faire le tour des copains et des popotes, prendre l'air et l'atmosphère, puis descendre dans le Sud.

    Le 12, conférence sur la décroissance à Clermont-Ferrand. Retour au pays à ce moment-là ?


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  • 09/07/2013

     

    21h30.

                De gros moustiques dansent devant mes yeux alors que des petits me piquent. Les mâles essaieraient-ils de faire diversion pour que les femelles se nourrissent ? Je ne suis pas dupe, mais renonce à les chasser ou même les tuer. Il en reviendra toujours... J’aimerais bien qu’ils s’arrêtent pour pouvoir les voir : on dirait un hybride de moustique et de papillon.

                Ce matin au réveil sur la plage de Nevers, je discute avec le surveillant de la plage, qui a gardé M. Vélo. J’ai jusqu’à quinze heures avant un spectacle que je veux voir à Fourchambeau, en banlieue de Nevers. Alors je vais voir du côté du magasin de vélo indiqué par Aurélien du festival Les Zaccros d'ma rue. Je prends un café pas loin, abuse de l’internet de la patronne du lieu, fais des demandes de warm shower sur Orléans, rencontre et discute avec un couple d’Anglais. Arrivée au magasin à l’ouverture, le gars est finalement peu sympathique, je renonce à lui demander de réparer mes lumières et lui achète juste un porte-bidon. Retour à Nevers, je demande mon chemin, Fourchambeau n’est pas loin et j’ai du temps. Dans une agence immobilière, je demande, comme ça, s’il y a des fermes ou granges à rénover, je demande le prix, pour avoir une idée. La patronne me propose d’aller en voir une a vingt kilomètres, à Apremont-sur-Allier, lieu dit le Margot. J’y vais, la route est rapide, la maison sans toit et cernée d’herbes folles. Je m’approche, fais le tour non sans grimper en m’aidant de graminées et poteaux de clôtures, donne tribut aux orties, parviens à pénétrer : grandes pièces, charpente des étages refaite mais le plancher est déjà à moitié pourri, des murs en parpaing ont été posés sans grande considération pour un gain de place maximal. Pour atteindre la mansarde, sans escaliers, j’hésite puis grimpe sur deux piles de parpaings qui semblent avoir été placées là à cet effet. Il y a de quoi faire ici, en travail et en vie ! Je rappelle la dame de l’agence, lui fais remarquer qu’il faut vendre vite ou réparer le toit pour éviter que la pluie n’endommage encore plus les planchers... et la charpente. De 45 elle baisse le prix à 40 000 euros, sans que je demande rien ouvertement. Dommage que ce soit si loin... Si je pouvais acheter seule je m’exilerais volontier, mais 40 000 plus les tuiles plus le reste des travaux... J’appelle quand même Helder, mon colocataire décroissant, aspirant lui aussi à la propriété, pour partager ce moment avec lui, et en éminent couch surfeur, par la même occasion il me trouve un hébergement à Orléans. Je continue direction Fourchambeau. À l’entrée du bourg, je croise deux cyclistes, Lionel et Konrad, allant dans la même direction. Ils me proposent de manger au restaurant, j’accepte l’entorse à mon budget. Repas complet : crudités, escalope de dinde petits pois carottes, fromage, glace, café. Puis Konrad continue mais Lionel décide de venir avec moi au spectacle. Nous sommes mal placés et il faut bouger pour voir les déplacements des deux acteurs, mais c’est bien.

    Je continue la route avec Lionel, nous visitons la Charité-sur-Loire, magnifique, je lui montre les recoins repérés grâce à la technique apprise de ma mère, combinaison de son fameux coup d’oeil circulaire et de la règle suivante : si tu vois une porte, essaie de voir si elle est fermée, et si non, entre. Nous visitons notamment une tour ouvrant sur les toits, qui est un immeuble habité, et une ruelle donnant sur colline donnant sur vue superbe de la ville. J’achète deux livres : un dialogue entre BHL et Françoise Giroud sur les rapports homme-femme, et La Peste de Camus. Nous continuons mais il va un peu trop vite pour moi, m’obligeant à forcer un peu et surtout m’empêchant  de m’arrêter lorsque je vois un lieu intéressant. Au passage d’un lieu appelé La Ferme des Barreaux, qui contient des ânes alors que nous sommes au milieu des champs de maïs intensifs, je veux m’arrêter mais le suis car il m’a déjà dépassée. À Pouilly-sur-Loire je le laisse continuer et rebrousse chemin. L’auberge est fermée, je m’assois, un peu dépitée, et appelle le contact d’Helder à Orléans. Il est OK pour l’hébergement. Trois personnes arrivent de la plage, je les complimente sur leur résistance à la monoculture de maïs qui les assiège et la propriétaire, Françoise, m’invite à prendre l’apéritif. Les deux autres sont Bernard, de Paris, et Marin, de Géorgie, qui tiennent un gîte à Sancergues. Françoise me donne de son pain maison d’hier et m'offre de dormir sur son bout de berge de Loire. Je remercie et choisis un îlot au milieu du fleuve, nue, assaillie par les moustiques, mais heureuse. Je vais leur donner une jambe en pâture pendant la nuit pour avoir la tête et surtout les oreilles libres. Monsieur Vélo reste sur la berge, dans son pré.

    22h30. Un animal nage à contre-courant... Canard ou crocodile ?


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